Vous en avez forcément entendu parler, vous avez même probablement touché un lecteur de livres électroniques un jour dans un grand magasin ou dans un hall d'exposition. Ou mieux: vous avez surement lu que l'iPad allait révolutionner la lecture et faire disparaître les journaux. D'ailleurs, de nombreux analystes (comme le Gartner) ont annoncés que l'explosion des livres électroniques étaient pour 2010.
Mais bon, si vous êtes comme moi, vous avez probablement considéré tout cela avec beaucoup de scepticisme. Est-il réellement possible de faire disparaître les livres et journaux avec un lecteur de livres électroniques quel qu'il soit ? Ce billet est ma tentative de réponse et l'histoire de mon immersion ces derniers mois dans le monde merveilleux des ebook.
Un écran en papier ?
Il n'est pas inutile, si vous n'êtes pas familier du sujet de faire un petit détour technologique. En effet, lorsqu'on est devant un lecteur de livres électroniques (genre Kindle, Opus, Sony Reader, …) la première chose qui "choque" c'est l'écran: un truc en noir et blanc qui ressemble plus à l'écran LCD d'une calculette électronique qu'à un écran de portable.
C'est vrai que ce n'est pas très sexy surtout si on est technophile. Mais il y a une raison à cela: la consommation électrique. Il ne viendrait l'idée à personne de devoir brancher son livre sur le courant électrique pour le lire. Pourtant, qui dit "affichage" sur un matériel électronique dit nécessairement besoin d'une alimentation. Comment faire pour, qu'à la différence d'un écran traditionnel, l'utilisateur qui est en train de lire ne consomme pas d'énergie ? C'est pour répondre à cette contrainte qu'est née la technologie de l'encre électronique ou E-paper. Au lieu de consommer de l'énergie pour s'afficher, un écran E-Paper consomme de l'énergie uniquement pour changer d'état (ou de page).
En effet, sur un écran E-Paper, l'affichage est constitué de petites billes blanches et de petites billes noires qu'il suffit de positionner dans la position désirée. Il est donc nécessaire d'alimenter l'écran pour changer l'affichage mais pas (ou peu) pour le maintenir. Comme par ailleurs, les écrans E-Paper ne sont pas rétroéclairés, leur consommation électrique est minimale.
Voilà qui explique que les écrans E-Paper ne sont pas sexy.
Ils ont par contre des avantages:
Dans les inconvénients:
Fin de la parenthèse technologique.
Je prends quoi comme reader ?
Mais d'abord, question fondamentale: quel lecteur de livres électroniques (ou "reader") acheter ? Plutôt que de devoir aller dans différentes boutiques pour tester et comparer, j'ai la chance de connaître LE spécialiste en France du sujet: Clément le rédacteur en chef du site ebouquin.fr. Rendez-vous est pris et il me déballe rapidement l'ensemble de sa panoplie impressionnante des readers existants et il me laisse jouer avec.
Rapidement, je constate que le Kindle est celui qui dispose du meilleur écran. Le contraste est saisissant, on croirait vraiment de l'encre mais… électronique.
Pour cause de disponibilité en France au moment de l'acquisition (fin d'année dernière) et de circuit de distribution limité, je ne le retiens pas.
Mon choix s'oriente alors vers le Sony Reader Touch Edition. Sony est une marque réputée et a une longue expérience des readers.
Particularité de ce reader, il dispose d'un écran tactile. Passé l'effet de surprise du novice Geek: "ah bon ils n'ont pas TOUS un écran tactile ?", je constate que cet avantage est aussi un défaut car il impose au constructeur de rajouter une fine pellicule supplémentaire sur l'écran ce qui le rend (un peu) brillant. En comparaison des autres c'est un défaut insurmontable: je ne m'imagine pas lire en ayant le reflet de la lampe sur l'écran !
Bref, finalement, mon choix s'oriente vers le Cybook Opus. C'est un petit reader aux formes arrondies, très léger et qui est idéal, me dit mon conseiller, "pour lire des romans". Par ailleurs, l'Opus est fabriqué par une société Française, Booken, même si ses readers sont fabriqués en Asie, comme tous les autres.
Le Cybook Opus est donc adopté et j'en fait l'acquisition quelques jours plus tard à la FNAC.
Premier contact
C'est donc le moment du premier contact en me lançant dans la lecture d'un des livres embarqués en standard (voir plus loin). Notez que mes remarques concernent l'Opus mais s'appliquent de la même manière aux autres readers du marché.
Les premières sensations sont étranges car je suis habitué à "l'objet livre" et machinalement à associer l'histoire que je lis à cet objet (sa couverture, sa couleur, …). Evidemment rien de tout cela ici puisque le même objet un peu froid, le reader, peut embarquer des centaines de livres.
Par contre, le confort de lecture est au rendez-vous, le reader "boote" en quelques secondes (à peine plus que le temps d'ouvrir un livre et d'aller à la bonne page) et se repositionne sur le dernier livre lu. Un clic sur le bouton central affiche la dernière page lue. Le reader intègre donc autant de marques-pages qu'il y a de livres et là il n'y a pas de risque de les perdre .
Par contre on perd du temps à sortir de l'Opus de sa housse de protection. Il sera préférable de faire l'acquisition d'une housse portefeuille (ce que je ferais plus tard) qui en plus rappelle le format et les sensations d'un livre ouvert...
L'Opus est très léger (150g), il peut donc être tenu à bout de bras de manière prolongée sans fatigue musculaire. Encore plus important: l'écran ne génère pas de fatigue visuelle. Je suis toute la journée (voire même le soir ) devant un écran d'ordinateur, il n'est pas concevable que j'ajoute une fatigue visuelle supplémentaire lorsque je lis. Il faut par contre bénéficier d'une source lumineuse mais pas plus que pour un livre normal. La lecture en extérieur et en plein soleil ne pose aucun problème, il n'y a pas de reflet sur l'écran.
Le passage d'une page à l'autre se fait sans mouvement de main particulier, de larges boutons étant prévu à cet effet sur le côte droit. Il est également possible de naviguer avec les flèches autour du bouton central lorsque vous tenez le reader par en dessous.
Par contre, le plus perturbant à l'usage est que l'écran "flashe" à chaque changement de page. En effet, pour rafraichir les petites billes, l'affichage passe en une demi seconde du blanc au noir intégral. C'est un peu déroutant les premières minutes mais rapidement on n'y fait plus attention. On peut sinon le désactiver mais le rafraichissement n'est alors que partiel et il reste des "traces" à l'écran entre deux pages affichées.
Très appréciable et très important: la batterie se fait oublier ! En fait, en trois mois d'utilisation, je n'ai jamais spécifiquement rechargé mon reader. Je suis obligé de penser à charger régulièrement (trop) mon téléphone mais mon reader s'est chargé de lui-même chaque fois que je l'ai branché sur la prise USB de mon PC pour y installer de nouveaux livres.
Enfin, le fait de disposer d'un outil électronique permet des choses agréables: saut instantané vers une page vers un chapitre ou vers un renvoi, changement de la taille/police ou passage d'un livre à un autre si on a l'habitude de lire plusieurs livres en même temps.
Et bien lisez maintenant
Comme beaucoup d'autres lecteurs (y compris l'iPad), l'Opus intègre nativement de nombreux livres. Ce sont des auteurs classiques Français ou étrangers: Victor Hugo, Jules Vernes, Maupassant, Conan Doyle, Tolstoï, … Il faut dire que ces ouvrages sont du domaine public et qu'ils sont compilés sur de nombreux sites, notamment celui du projet Gutenberg.
Mon premier contact avec la lecture numérique sur l'Opus se fait donc avec un grand classique de Jules Vernes, "20 000 lieues sous les mers".
Passée cette première lecture, je me lance donc avec beaucoup de naïveté vers l'acquisition de nouveaux e-book.
L'Opus n'impose et ne propose aucune source particulière pour acquérir des ebooks, il recommande simplement l'installation sur son PC de Adobe Digital Editions. C'est une application AIR (je ne suis pas fan) qui permet la synchronisation avec l'Opus et la gestion de sa bibliothèque d'ebooks. Une fois cette installation faite, le site Adobe propose le téléchargement de quelques livres majoritairement en anglais et sans grand intérêt.
Je décide donc d'aller sur le site de la FNAC qui propose une rubrique spécifique. C'est assez décevant: peu de livres (quelques dizaines par rubrique), essentiellement des bests seller (Twilight) et chers (dépassent allègrement les 10 à 15€ alors que j'ai plutôt l'habitude d'acheter des livres en poche). Je me laisse finalement tenter par un Policier, Crève l'écran de André Klopmann vendu à 6€.
Je ne fais pas attention au format que j'achète (ePub). L'achat et le téléchargement se passent sans difficulté.
Un peu frustré malgré tout du manque de choix, je décide de poursuivre mes achats sur un autre site. En cherchant un peu sur Internet, j'apprends qu'un des leaders du marché en France est Mobipocket (racheté en 2005 par Amazon). Ce nom ne m'est pas inconnu d'ailleurs, je me rappelle l'avoir rencontré il y a très longtemps sur… Palm Pilot.
Je plonge dans le catalogue qui est en effet plus fourni et avec des prix plus abordables. Amusant: dans les prix d'appels on trouve des grands classiques accessibles gratuitement ailleurs…
Là non plus, il ne faut pas s'attendre hélas à trouver tout ce que l'on veut. Pour rester dans les romans Policiers, il n'y a pas un seul livre de Mary Higgins Clark ou d'Agatha Christie et dans le domaine de la science-fiction, la recherche de Franck Herbert ou Isaac Asimov est désespérément vide...
Je fini néanmoins par choisir un roman historique Une étrange machine volante de Jean-Paul Le Moël et un livre de science fiction d'un auteur très connu (Le Monde des A) mais dont c'est le seul titre présent: Pour une autre Terre, de A.E. Van Vogt.
Chaque ebook me revient à 4,5€ ce qui est raisonnable (ou en tout cas équivalent au prix papier). Je ne préoccupe pas non plus du format (PRC) et je télécharge les deux ouvrages. Le site me recommande de télécharger sur mon PC Mobipocket Reader Desktop qui permet (aussi) la synchronisation avec un reader ("Cybook Booken" est mentionné). C'est le deuxième outil que je dois installer sur mon PC, je trouve que ce n'est pas terrible en terme d'expérience utilisateur mais je suis obéissant .
Ce premier contact avec les contenus me laisse néanmoins un goût amer. J'ai beau parcourir le catalogue de l'autre leader du marché, Numilog, il semble évident que le volume de titre disponibles au format ebook est limité, quelque soit les plateformes. Pour m'en convaincre je cherche, sans les trouver, plusieurs titres dont j'ai lu/vu/entendu une publicité
Il est clair qu'à de rares exceptions (Prix Goncourt, Marc Levy, …) il faudra choisir dans l'existant plutôt que d'essayer de trouver un titre précis. Il parait que le catalogue d'Amazon est plus fourni mais il est entièrement en anglais.
Faut-il changer ses habitudes de lecture parce qu'on a acheté un reader ?
Allez, on lit
Je croyais avoir dépassé le stade de la frustration et pouvoir profiter des ebooks que j'ai acheté, hélas mes ennuis ne font que commencer
Adobe Digital Edition reconnait et installe sans difficulté le livre que j'ai acheté sur l'Opus. Il me permet aussi de le lire sur mon PC. Je n'en vois pas l'intérêt mais pourquoi pas. Je constate dans le processus que le fichier que j'ai téléchargé sur le site de la FNAC est protégé via des DRM: pourquoi pas tant que cela ne me pose pas de difficulté.
L'ouverture des deux autres livres dans Mobipocket Reader Desktop se fait correctement. Là-aussi la lecture est possible directement depuis le PC.
Par contre, mon reader n'est pas reconnu. En effet, j'avais lu que Mobipocket Reader était compatible avec le "Cybook Booken" mais il s'agit du modèle précédent "Gen3", pas l'"Opus". Confiant j'essaye quand même: sans résultat. ADE ne reconnait pas les ebooks non plus et ne propose pas d'importer le format PRC. Je regarde plus précisément la documentation technique de l'Opus, il y ait bien fait mention du support du format ePub et du format PRC mais de manière EXCLUSIVE: "Mobipocket est disponible via une mise à jour. Les DRMs Mobipocket et Adobe ne peuvent coexister dans le même appareil." !!!!! J'apprendrais plus tard qu'il faut en fait réinstaller complètement la machine pour passer de l'un à l'autre. Horreur !
Format toi-même
Le problème qui m'avait échappé dans ma grande naïveté est pourtant simple: il y a plusieurs format de fichiers différents (et incompatibles) pour les livres électroniques. Mais ce n'est pas tout, chaque format de fichier peut-être protégé (disons crypté pour simplifier) par des DRM qui sont spécifiques à la plate-forme (et donc incompatibles entre eux aussi). Voici un schéma synthétique et non exhaustif que j'ai réalisé pour clarifier cela:
Par ailleurs, les lecteurs ne lisent pas tout les formats et n'acceptent pas les DRM de toutes les plateformes. Généralement, ils acceptent même les DRM d'une seule et unique plate-forme. C'est l'enfer non ?
Autrement dit dans mon cas, l'Opus accepte le fichier ePub avec les DRM "Adobe". Mais si j'achète demain un iPad qui supporte aussi le format ePub, il ne lira pas mon fichier car il est protégé par des DRM "Adobe" que l'iPad n'accepte pas. Inversement si j'achète un livre sur l'e-Book store d'Apple (qui est au format ePub), je vous laisse deviner sur quel UNIQUE terminal je vais pouvoir le lire et sur quels autres je ne pourrais pas le lire (tous les autres). Si cela peut vous rassurer (!), le problème est le même avec le Kindle qui utilise ses propres DRM.
Et oui: quand on veut lire des livres électroniques il faut d'abord être un expert des formats de fichier et des DRMs et avoir dans la tête une grille de compatibilité à trois dimensions: Type de reader/Format de fichier/Plate-forme d'achat. Voici par exemple celle proposée par Wikipedia (à deux dimensions car ils ne parlent pas des plateformes).
Forcément, ça limite le nombre d'acheteurs potentiels :-(
Hacking party
Bon évidemment, dans mon cas cela veut dire que j'ai un double problème: j'ai acheté des ebooks qui n'ont pas le bon format (PRC au lieu de ePub) et qui ont des DRMs non supportés par mon reader.
Voilà comment un acte d'achat banal va se transformer en une "hacking party": pas question pour moi de rater une opportunité de décortiquer le formats et les DRMs des ebooks.
Question 1: est-il possible de supprimer les DRMs associés à un fichier ?
Bien sûr que non, c'est même le principe puisque un DRM est une protection sur le fichier ! Bon évidemment, le monde étant plein de gens qui ne supportent pas les DRMs, je fini par trouver sur Internet une possibilité de le faire avec un peu de patience et de Python. Mon fichier PRC avec DRM se transforme donc finalement un fichier PRC sans DRM.
Une étude rapide du format PRC, confirme mes réminiscences du passé: le PRC est bien un des format natifs de l'ancêtre Palm OS qui a été détourné de son utilisation: voir le détail ici.
L'ouverture du fichier dans Visual Studio 2010 le confirme, c'est du binaire :
Question 2: est-il possible de convertir un fichier PRC en un fichier ePub ?
Heureusement oui ! A partir du moment où le fichier de départ n'est pas protégé, plusieurs outils existent pour le faire. Après en avoir essayé plusieurs, je fini par adopter l'excellent Calibre qui est (encore) un outil de gestion de bibliothèque et de synchronisation mais qui intègre un outil de conversion multi-format.
L'analyse du format ePub est plus intéressante, il s'agit en effet d'un format ouvert et dont la structure est parfaitement documentée (voir ici). Concrètement, il s'agit d'abord d'un fichier compressé, il suffit de le renommer en fichier ZIP pour s'en rendre compte:
Très classiquement, un fichier "manifeste" appelé OPF décrit en XML les propriétés du document et donne les liens sur les différents chapitres. Les chapitres sont eux en HTML (XHTML pour être précis).
En tout cas, une fois débarrassé de ses DRM et convertis en ePub sans DRM, mes deux livres sont parfaitement transférés sur mon reader.
Vous remarquerez aussi que la conversion d'un document classique en ePub n'est pas d'une grande complexité: globalement, il suffit de savoir le convertir en HTML.
T'as qu'à acheter un iPad
Mon expérience malheureuse aurait-elle pu être différente ? Oui, si j'avais acheté un Kindle d'Amazon. Pour une raison simple, le Kindle n'est pas uniquement un reader, c'est aussi un format de fichier et une plate-forme de diffusion. L'expérience utilisateur est parfaite: l'utilisateur achète son reader, il se connecte à la plate-forme depuis le reader (pour le Kindle 2), il achète ses livres et ils sont téléchargés et directement à sa disposition sur le reader.
Il a suffit à Amazon de négocier avec les éditeurs pour disposer de suffisamment de contenus mais Amazon est déjà l'un des plus gros réseaux de distribution de livre papier, cela lui donne du poids dans des négociations. Bref, il y aurait déjà 500 000 ebooks disponibles sur Amazon et plusieurs millions ont été vendus grâce au Kindle.
Et si j'avais acheté un iPad ? Là-aussi l'expérience aurait été différente. Jim Stogdill de O'Reilly comparait récemment l'iPad à un "canal de distribution". Il est vrai que c'est une excellente machine à consommer: grâce à iTunes pour la musique et la vidéo, grâce à l'AppStore pour les applications et maintenant grâce à l'e-Book Store pour les livres, la tentation est au bout des doigts et cela promet d'être une encore meilleure machine à cash que l'iPhone.
Pourtant, disons-le franchement l'iPad est un TRES MAUVAIS lecteur de livres électroniques: trop lourd (700g), écran rétroéclairé, illisible en plein soleil, batterie limitée … Par contre Apple dispose en effet d'un excellent canal de distribution de contenu (rappelons qu'iTunes est devenu le premier vendeur de musique en ligne aux USA) et aucun éditeur ne peut faire l'impasse sur son succès annoncé.
Autre atout majeur: si l'iPad n'est pas adapté à la lecture prolongée, il est un excellent support de la lecture magazine ou des journaux pour une lecture occasionnelle. Il n'y a qu'à voir le nombre de journaux disponibles sur l'iPad dés la sortie du produit. A noter que Amazon propose également des abonnements à la presse magazine mais sur le Kindle l'ergonomie des contenus est beaucoup plus limitée.
Pour demain
Bref, pour avoir une expérience idéale du livre électronique, il faut:
Un bon reader mais il n'y a que l'embarras du choix aujourd'hui et il suffit de voir le nombre de constructeurs (par exemple Samsung) qui ont fait des annonces dans ce sens au dernier CES pour être sûr qu'ils sont déjà là.
Un format et une plateforme de diffusion facilement accessible. Ce n'est pas très compliqué et la aussi les outils techniques (le format ePub et le web) sont déjà présents, il n'y a rien à inventer, il faut intégrer.
Des contenus: et là force est de constater que la France a des années de retard sur les Etats-Unis. La plupart des éditeurs en sont à faire des expérimentations ou à se cacher derrière le risque réel ou supposé d'un piratage en masse. Et je ne parle pas du prix ! L'histoire se répète, personne n'a cru Apple quand il a lancé iTunes pourtant c'est maintenant le leader du marché et il distribue depuis 2 ans des contenus sans DRM. Les éditeurs ont-ils la mémoire courte ou sont-ils simplement incapables d'aborder cette rupture ?
Finalement la lecture de livres électroniques c'est pour demain parce qu'hélas aujourd'hui ça ne peut être accessible à tous. Nous serons prêt quand au lieu de parler DRM et plate-forme nous en serons à parler de la transposition des usages du livre réel: que veut dire acheter un ebook dans une librairie au coin de la rue ? Que veut dire louer un ebook dans une bibliothèque ? Que veut dire prêter un ebook ? A quoi sert un ebook en entreprise ?
Demain donc.